The Fake (사이비)

The Fake – Fantasia | IMDb | Douban
Corée du Sud; Réalisé par Sang-ho Yeon (King of Pigs)
31 juillet • 19:30 • Théâtre DB Clarke | 6 août • 21:40 • Salle J.A. De Sève

Le réalisateur de l’impressionnant film d’animation King of Pigs nous revient avec un autre long métrage animé. Loin d’être un film familial, Sang-ho Yeon utilise l’animation pour faire dans la critique de la société coréenne. Ici, un père violent et alcoolique retourne dans son village après un séjour en prison et est confronté à la corruption et au fanatisme religieux… Le film a une appréciation palpable tant sur Douban (8.0) que sur IMDb (7.1).

Verdict

Dans The Fake, la critique sociale est intense : on croirait que le réalisateur Sang-ho Yeon méprise son pays. Il en déteste du moins certains aspects il se dégage une haine envers absolument tout ce qui nous présenté dans le film. Il s’agit bien d’un thriller et Sang-ho Yeon utilise le format de l’animation pour illustrer sans compromis sa vision de la réalité coréenne. Tous les personnages sont détestables d’une façon ou d’une autre, à commencer par le personnage principal. Notre « héros », Min-chul, sort de prison, n’hésite pas à voler les économies de sa fille, ruinant la vie de celle-ci qui avait besoin de cet argent pour payer son entrée à l’université. Il utilise cet argent pour boire et jouer au poker et lorsque sa fille lui implore de lui redonner son argent, il la tabasse un peu et réprimande sa femme et sa fille d’avoir voulu garder cet argent dans le but de le quitter. Il a un langage ordurier, gueule après tout le monde, insulte tout le monde. Vous l’aimez? C’est le héros de The Fake. Est-ce qu’on va apprendre à l’apprécier avec le film? Nope! Il est indigeste du début à la fin du film et ne cesse de démontrer à quel point il est une nuisance à la société et n’a aucune empathie envers toutes les personnes à qui il cause du tort (pratiquement tout le monde).

Dans The Fake, tous les villageois manquent d’éducation et sont prêts à croire n’importe quoi au nom de la religion, surtout à s’aveugler même lorsqu’ils se font présenter des preuves tangibles qu’ils ont affaire à un charlatan souhaitant leur voler toutes leurs économies. L’homme d’affaire et le pasteur sont prêt à n’importe quoi pour s’enrichir ou préserver leur influence. La police est incompétente, paresseuse et ne fait rien. Même l’attardé du village trouve le moyen de se rendre répugnant.

Le thriller tourne néanmoins alentour de Min-chul, notre héros atypique du jour, qui cherche à faire arrêter l’homme d’affaires utilisant le pasteur pour alimenter le fanatisme des villageois en manque d’espoir. Il le sait corrompu et risquera tout pour empêcher ses stupides villageois de dilapider leur richesse pour les investir dans l’Église.

Malgré la lourdeur de la thématique et en plus d’être enrichissant, The Fake est un thriller captivant! Il y a même une scène de combat qui est l’une de mes scènes d’action favorites de l’année à Fantasia, même s’il s’agit d’une scène animée. De toute façon, l’animation, le design des personnages et les expressions faciales sont si réalistes qu’on croirait que le film a d’abord été tourné pour ensuite calquer une animation dessus.

Conclusion

The Fake est glauque, mais ceci ne l’empêche pas d’être un film fascinant. L’animation ne peut être qualifiée de jolie en raison de la dureté de ce qui nous est montré, mais elle demeure néanmoins surprenante par son réalisme et le ton qu’elle réussit à illustrer et maintenir. Tout comme son dernier film, King of Pigs, la critique sociale est viscérale mais le format facilite l’exposition à ces thèmes aussi négatifs. Si vous avez envie d’un thriller sombre, The Fake ne vous décevra pas.

The Fake (사이비)