Sweet Poolside

Japon; Réalisé par Daigo Matsui (Afro Tanaka) – Fantasia | IMDb | Douban 25 juillet • 21:30 • Théâtre DB Clarke

Toshihiko Ota et Ayako Goto sont un match parfait : tous deux sont en première année du secondaire, dans un club de natation. Lui souffre de ne pas avoir de assez de poils qui lui poussent sur le corps, et elle souffre d’en avoir trop! Elle lui demande de l’aider à lui raser les bras… les jambes… et la première obsession amoureuse d’Ota commence!

Daigo Matsui a réalisé ma comédie préférée de l’édition 2012 de Fantasia, Afro Tanaka, qui avait un style d’humour brillamment absurde à la Adrift in Tokyo : simple, jamais un gag forcé, mais jouant avec la mise-en-scène pour offrir un spectacle étrangement hilarant. Sérieux, faut que tu vois Afro Tanaka, c’est brillant. Mais si t’as pas vu Adrift in Tokyo, c’est mal, commence par là.

Verdict

Avec Sweet Poolside Daigo joue dans le drame comédique (?) : il nous montre avec un grand sérieux le coup de foudre d’Ota tout en soulignant tout son mignon pathétisme afin qu’on se moque de lui. Les premières scènes de rasage sont illustrées avec beaucoup de sensibilité et de sensualité, jamais un bras poilu se faisant rasé n’aura été filmé avec autant de poésie! Image à la lumière feutrée, respiration timidement haletante, grattement du rasoir sur la peau qui devient lisse, le monde extérieur n’existe plus, il n’y a que ce moment. Ça donne envie de se mettre à raser des bras…

Sweet Poolside nous plonge dans la nostalgie du premier amour dans toute la naiveté de l’inexpérience de la jeune adolescence aux désirs aussi grands que l’incompréhension. J’imagine qu’on a tous développé tôt ou tard un amour quelque peu obsessionnel et puissant, mais non réciproque, pour découvrir ensuite le fatal sentiment du coeur qui se brise et qui devient inexplicablement une source de souffrance provoquant une douce démence. Cette mésaventure dans le film est légère, plutôt mignonne et montrée avec humour.

Les deux jeunes acteurs offrent des prestations impressionnantes pour leur âge réussissant à jouer de la mise-en-scène qui mise souvent davantage sur l’expression émotionnelle que sur les discours. Malgré un registre varié d’expressions, ils jouent chaque note avec précision.

Conclusion

J’ai eu beaucoup de plaisir à regarder Sweet Poolside. Daigo Matsui avait piqué ma curiosité avec Afro Tanaka, il a maintenant toute mon attention (eh oui, je viens de semi-citer Django Unchained)! Il s’ajoute à une liste qui ne cesse de s’allonger de réalisateurs de talent dont je ne veux manquer aucune de leurs films. Je pense que j’ai un faible pour les récits sweet et l’humour absurde assemblés avec intelligence. Sweet Poolside en est un et devient l’un de mes meilleurs films d’ado nouvellement pubère (je me pose la question si j’en ai vu d’autres… pas sûr…).

Sweet Poolside