Ron Woodroof (Matthew McConaughey) est un fier redneck, homophobe, à l’image de son entourage au milieu des années 1980s. Pour eux, à cette époque, le sida est une maladie d’homos et Woodroof se sentira insulté lorsque son médecin lui annoncera son diagnostic : le sida l’emportera dans trente jours. Alors que la raison (mais surtout ses symptômes) le convainc de la véracité de la situation, il refuse de se laisser abattre et obtient ses médicaments non disponibles aux Etats-Unis parce que non approuvés par la FDA en démarrant un trafic de médicaments via le Mexique. Afin d’atteindre sa clientèle cible majoritairement gaie, il s’associera avec Rayon (Jared Leto), un transexuel, pour vendre ces médicaments dans la communauté gaie.
Intérêt
Dallas Buyers Club est un autre de ces film qui a attiré mon attention en raison de son passage remarqué au TIFF. Il est par ailleurs réalisé par Jean-Marc Vallée, le réalisateur québécois derrière les excellents films C.R.A.Z.Y. (à voir si vous aviez jadis négligé de le voir) et Café de Flore et signe avec Dallas Buyers Club son réel premier film Américain (il a également réalisé Young Victoria, mais avec si peu de contrôle sur la production, pas même responsable du montage).
Verdict
Dans la thématique du documentaire How to Survive a Plague (nominé aux Oscars l’année dernière), ce film illustre bien le combat historique des malades atteints du VIH dans les années 1980s qui combattaient la FDA pour leur survie. Malgré la lourdeur du sujet, et bien que le film est effectivement riche en émotions, Dallas Buyers Club parvient quand même à être amusant et agréable essentiellement grâce à cet anti-héros auquel on s’attache malgré son évidente vulgarité. Vallée a fait des miracles avec un budget minime (5.5 millions USD): jamais je me suis douté que le film avait un budget restreint. Hollywood a sans doute déjà remarqué cet exploit de Vallée puisque les murmures veulent que McConaughey, qui est méconnaissable tant physiquement que dans son jeu, soit propice pour la statuette du meilleur acteur. Jared Leto est par ailleurs senti pour une nomination comme acteur de soutien et a offert lui aussi une performance qu’on ne lui connaît pas, surtout moi qui le connaissait seulement comme chanteur de band médiocre à l’ère emo. La réalisation de Vallée est impeccable, il a réuni son équipe québécoise autour de lui (lorsqu’on lit le générique, on croirait vraiment qu’il s’agit d’une production québécoise) : superbe direction photo et trame sonore captivante, comme c’est toujours le cas dans les films de Vallée.
Après trois années où le Québec s’est rendu si près d’arracher une statuette pour meilleur film en langue étrangère, je suis convaincu que cette année, à travers des productions américaines, les réalisateurs québécois Vallée et Villeneuve (Prisoners) auront su créer des œuvres qui feront remporter ces statuettes convoitées, peut-être pas pour eux-mêmes dans cette année chargée de réalisations excellentes, mais du moins pour leurs acteurs et leurs artisans. À voir.
Ambiance : ★★★★½
Récit : ★★★★½
Acteurs : ★★★★★
Note finale: ★★★★½