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The Grandmaster (2013)

The Grandmaster (2013)

Grandmaster

Dans la série de films mettant en scène le légendaire Ip Man (Tony Leung ; In The Mood for Love) celui-ci nous présente sa vie complète avec un focus plus particulier sur la période où Ip Man sera testé par ses pairs puis nommé Grandmaster du sud de la Chine. À travers l’histoire d’Ip Man, le film traite également de la disparition de nombreux styles d’arts martiaux en Chine, particulièrement durant l’invasion japonaise de la 2e Guerre mondiale.

L’intérêt

Outre le fait que je suis une groupie inconditionnelle de Zhang Ziyi (la jeune protégée de Li MuBai dans Crouching Tiger, Hidden Dragon), l’engouement entourant ce film réside principalement dans son réalisateur : Wong Kar-Wai. Reconnu depuis ses débuts dans les années 1990s, il s’est fait ensevelir de prix internationaux pour la plupart de ses films. Vous avez peut-être vu ou entendu parler des films suivants : Chungking Express; In the Mood for Love; 2046; My Blueberry Nights. Si ce n’est pas le cas, je pense que In the Mood for Love serait un essentiel. Wong Kar-Wai est un grand poète de l’image et je serai toujours  intéressé de voir ses nouveaux films. Mais alors qu’il peint normalement des romances, ce qui me rend le plus curieux de voir The Grandmaster est que je veux voir ce qu’il nous présentera dans un film de Kung Fu!

 

 Verdict

Outre Ip Man, Grandmaster révèle un grand maître de l’image : Wong Kar-Wai. Ce film est absolument magnifique. Grandmaster est réalisé avec un perfectionnisme hallucinant : aucune prise de vue n’est négligée. Au-delà du récit raconté, chaque plan prend la peine de nous révéler un aspect de la beauté du tableau dans lequel  les scènes se situent. Le contexte des années 1930s aidant, on ressent l’atmosphère de In the Mood for Love et 2046. Les images de Wong Kar-Wai à elles seules racontent tout le segment non-dit de l’amour passionnel mais totalement platonique entre Ip Man et Gong Er (Zhang Ziyi; Crouching Tiger, Hidden Dragon), la fille du Grandmaster précédent. Un court dialogue nous le confirmera plus tard, mais c’est à la limite inutile, la poésie visuelle de Wog Kar-Wai nous avait déjà tout dit. Tel Crouching Tiger, Hidden Dragon d’Ang Lee (Life of Pi), les scènes de combat sont tout aussi brutales qu’elles sont de sublimes chorégraphies.

Le récit est complexe et tente d’être plusieurs récits à la fois. Un récit de film de Kung Fu nous amenant les personnages à s’affronter. Certains trouveront qu’il y a une certaine retenue dans la quantité ou la durée des affrontements, mais je considère que la qualité de ceux-ci pallie à la quantité. J’ai particulièrement apprécié la série de tests par les maîtres de différents styles d’arts martiaux pour nommer Ip Man le Grandmaster du sud : Ip Man aurait pu les terrasser, mais il se contente de leur démontrer que sa technique est supérieure à la leur. Il y a également un récit biographique qui nous accompagne dans la progression dans l’histoire des différents protagonistes. Ce segment est confus et difficile à suivre, parsemé de longueurs. Certains personnages sont négligés, notamment l’épouse de Ip Man qui est si peu présente qu’on se demande parfois si elle est toujours en vie. Dans un troisième volet, il y a cette intimité qui n’est pas directement dictée mais qui est visuellement suggérée entre les personnages de Tony Leung et Zhang Ziyi. Ce sentiment d’intimité est parfois tellement présent qu’on se croirait devant une autre romance de Wong Kar-Wai, plutôt qu’un film de Kung Fu. Il y a quelques longueurs mais les images sont tellement jolies qu’on s’y laisse transporter sans effort.

La poésie de l’image vole la vedette aux acteurs et les transcende. Une bonne part de la profondeur du récit est racontée à travers du non-dit, dans ce qu’ils expriment à travers leur air songeur. Le jeu peut sembler parfois très neutre et sobre, mais ce n’est pas un reproche, au contraire, c’est ce qui est attendu de la mise-en-scène de Wong Kar-Wai qui a besoin de cette retenue des acteurs composer son imagerie poétique. Le dialogue que les acteurs ne tiennent pas est soufflé par un vocabulaire visuel dont le jeu introverti est un des éléments rendant le discours limpide. Bref, ce qui est demandé des acteurs de  jouer dans une subtilité complexe, ce qui ne leur permettent pas de se démarquer.

Conclusion

L’empreinte romantique du réalisateur Wong Kar-Wai est omniprésente dans film de Kung Fu qui donne dans la x-treme poésie. Du Badass émotionnel? Les chorégraphies de combat  sauront satisfaire les adeptes du genre autant que l’auditoire typiquement plus contemplatif du réalisateur. Malgré un récit comportant quelques longueurs, le sublime traitement visuel est envoûtant vous captivera à chaque instant.

Dans la série de films mettant en scène le légendaire Ip Man (Tony Leung ; In The Mood for Love) celui-ci nous présente sa vie complète avec un focus plus particulier sur la période où Ip Man sera testé par ses pairs puis nommé Grandmaster du sud de la Chine. À travers l’histoire d’Ip Man, le …

Aperçu Avis

Ambiance
Récit
Acteurs (jeu et prouesses)
Plaisir général

Résumé : Parfaite balance entre romance et film d'arts martiaux

Note utilisateur : Soyez le premier
96

Recommandation

Si vous avez aimé la lenteur et la beauté de Crouching Tiger, Hidden Dragon et la tension romantique de In the Mood for Love et 2046, vous allez vous régaler. Si vous ne souhaitez que des combats, il vaudrait mieux revoir Ip Man, le film. Une œuvre magnifique du 7e art!

Similaire (parfois de loin) à :
Crouching Tiger, Hidden Dragon; In the mood for Love; The Banquet

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