Vous connaissez surement Siri, cette application intelligente du iPhone qui répond à des questions et requêtes orales de ses utilisateurs. Her, c’est Samantha, une application semblable à Siri mais beaucoup plus naturelle et évoluée qui a la faculté d’apprendre et de s’adapter. Samantha et son utilisateur, Théodore, apprendront à se connaitre et développeront l’un pour l’autre un attachement aussi réel qu’il est virtuel.
Intérêt
Spike Jonze est reconnu son immense créativité, particulièrement ses collaborations avec le virtuose du scénario, Charlie Kaufman (The Eternal Sunshine of the Spotless Mind), avec qui il a créé l’incontournable Being John Malkovitch et sa brillante suite (en quelque sorte, très indirectement),Adaptation. Ici Jonze signe le scénario en solo mais le simple fait d’être « le nouveau film de Spike Jonze » faisait déjà de « her » un film à voir. Ce qui le rend incontournable est la formidable réception du film par la critique qui le consacre unanimement comme une œuvre d’excellence. Le film a un Metascore impressionnant de 91%, 1% de plus que Being John Malkovitch(90%) qui avait conservé jusqu’à aujourd’hui le meilleur score du réalisateur. Dans les festivals de films internationaux, Her est généralement nominé dans les catégories les plus prestigieuses : Meilleur film; Meilleur réalisateur; Meilleur Scénario, Meilleur acteur (Joaquin Phoenix). Le film a d’ailleurs remporté plusieurs prix, dont le Golden Globe du Meilleur scénario.
Verdict
Her est un film fascinant. Apriori, j’avais pensé que le logiciel ferait éventuellement défaut et, un peu à la 2001 : L’odyssée de l’espace, nous verrions notre protagoniste subir les méfaits de cette entité intouchable, sans doute dans des élans rebelles motivés par une simulation de jalousie possessive de l’application. Il n’en n’est rien. Her est fascinant parce qu’aussi étonnante que la prémisse puisse être, la relation qui se développe entre Theodore et son « OS » (Operation System) Samantha fait preuve d’une inébranlable authenticité. C’est une relation amenée avec une impressionnante sensibilité et maturité. Il n’y a que si peu de drama, on assiste à une romance en toute intimité, une romance comme on aurait pu la vivre nous-mêmes, une romance comme on en a peut-être déjà vécue. La vision de cette Los Angeles (qui mélange des décors filmés à L.A. et à Shanghai) d’un futur pas si lointain n’exagère pas les éléments de science-fiction afin de ne pas détourner l’attention que nous portons à la romance qui est racontée. Her est un film magnifique avec un design coloré et dynamique qui garde des éléments rétro (couleurs pastels, fini en bois) et filmé avec une direction photo qui illustre avec grande précision toute la sensibilité du scénario. On y croit, on s’y retrouve, et l’invraisemblable de nos apriori (ex : il faudrait un désespoir profond pour tomber en amour avec un logiciel) est éclipsé par une étrange impression de réalisme simulé par le film.
J’admets avoir toutefois commencé à trouver le temps long un peu avant le dernier tiers du film, mais ce sentiment s’est vite éclipsé. Alors que je croyais que l’essentiel de ce qui devait être raconté de cette romance l’avait été après le deuxième tiers, l’importance de ce dernier segment est venue s’imposer par son incontournable et brillante réflexion sur l’évolution d’une telle relation et l’évolution de Samantha elle-même.
Aperçu Avis
Ambiance
Récit
Acteurs
Plaisir général
Fascinant!
Résumé : Sans sacrifier son habituelle et remarquable originalité, Spike Jonze signe ici son film le plus mature et maîtrisé de sa brillante carrière.
Conclusion
Tout ce que Her a à nous offrir est fascinant : son scénario; sa vision du futur; l’intense intimité et la beauté de cette relation; ses acteurs (la voix également, le fait qu’on ne voit pas Scarlett Johanson n’enlève rien à la brillance de son jeu); et sa trame sonore (Arcade Fire et Karen O). Le film impose une complexe réflexion sur l’évolution des relations, qu’elles soient virtuelles ou non. Sans sacrifier son habituelle et remarquable originalité, Spike Jonze signe ici le film le plus mature et maîtrisé de sa brillante carrière. À voir absolument!
Horaire cinéma
Metascore : 91%
Réalisateur : Spike Jonze (Being John Malkovitch; Adaptation)
Casting : Joaquin Phoenix (The Master), Scarlett Johansson (The Avengers; Lost in Translation), Amy Adams (American Hustle; The Fighter; Man of Steel)